dimanche 31 mai 2009

Rareté herpétologique

le rare lézard des ballasts


Quel coup de chance! Les photos ne sont pas très bonnes, mais l'identification ne fait aucun doute! Il s'agit du rarissime Mononumisma petroviega, le lézard des pierres (ou lézard des ballasts). Je l'ai cherché longtemps et souvent et c'est tout à fait par hasard que je l'ai aperçu sur l'autre côté de la rue.

On le voit plus souvent dans le port (pas le vieux, le nouveau) où il arrive avec les containers. Puis de là il trouve son chemin et est distribué un peu partout en ville, surtout près des Dollarama. Le lien n'est pas encore clairement établi avec ses commerces toutefois.

Une autre étude à faire!


Stabat Arbor 5

 
En passant au métro Sherbrooke.

Stabat Arbor 4

les curieux Catalpas de la rue Saint-Denis

Je crois qu'il s'agit de l'espèce Catalpa speciosa à cause des très grands fruits de ces arbres. Le carnet horticole du jardin botanique dit "on déplore le débourrement printanier tardif". Que les gens sont exigeants (ou alors ne savent pas quoi dire...)! Ces commentaires désobligeants ne sont pas mérités par ces arbres. Les grandes feuilles et les belles fleurs de l'arbre qui se réveille plus tard que les autres ainsi que la forme distincte du tronc et des branches avec cette couleur particulière de l'écorce méritent un peu mieux qu'un reproche de retard...


En retard sur quoi?


vendredi 29 mai 2009

Le Mont Royal en 2014

Pour qui la vue?

Sous les pyramides, ensevelis, les trésors des Pharaons ont été protégés pendant des siècles. La meilleure solution pour protéger le Mont Royal c’est de l’ensevelir sous les grands monuments de notre époque, les condos.

Les grands de notre ville sont à l’avant-garde de la protection du patrimoine naturel. Ils ont déjà une longueur d’avance et pas mal d’expérience, voyez l’intéressant cas de Habitat 67. Tous préoccupés par la conservation de l’architecture, ces millionnaires propriétaires de condos ont vu leur HLM classé «monument historique». Pour notre éducation à l’architecture ils doivent faire des rénos et ce classement donne droit à une aide allant jusqu'à 40 % du coût des travaux.


“Les prix des résidences sont plus raisonnables que la plupart des gens ne se l’imaginent”. Bon! nous avons enfin une réponse à cette constante interrogation que nous avions tous. “Navette privée vers le centre-ville, buanderie gratuite, courts de tennis, sentier et jardins entretenus par des horticulteurs”. Je comprends qu’il n’en reste pas beaucoup pour l’entretien de l’édifice! Il est souvent si difficile d’établir des priorités!

C’est un endroit pour tout le monde: “que vous soyez amant de la nature, oiseau de nuit, sportif, intellectuel, gastronome, solitaire, sociable (!), curieux, contemplatif, flâneur ou esthète”...et... millionnaire!

Et c’est ce “tout le monde” qui lorgne maintenant vers leur montagne. Et ça s’impatiente avec des projets pour notre plus grand bien. Il s’agit de protéger ce lieu dans l’écrin exclusif de leur regard.

Le mont Royal sera ainsi royalement protégé. C’est très bien!



Stabat Arbor 3

 
Des tilleuls sur la rue Saint-Denis.

Attrape-plante 4



sur la rue Sherbrooke, coin Saint-Denis



Chacun travaille à la préservation de la flore urbaine. Beaucoup d’individus installent un peu partout en ville des attrape-plantes de tous les modèles. Cet appareil est de plus une source de divertissement combinée à une occasion de découverte et de connaissance.

Les ventes du Consortium Flora Urbana sont en hausse constante. De nouveaux marchés se développent. Les institutions optent pour les modèles permanents d’attrape-plantes. Bravo!






En direct ou presque...

Le Mont Royal il y a quelques minutes



Le Mont Royal mis en diaporama

Pendant quelques années j'ai photographié la montagne sous différentes lumières ou saisons. J'avais laissé cette habitude malheureusement, peut-être qu'avec la photo de ce matin je reprendrai?

Le Mont Royal est un lieu de convergence et de divergence. Comme tant de projets à Montréal il se trouve gelé et coincé dans tous les projets d'appropriation et d'usage. Pendant ce temps il s'érode et se dégrade. Une lente érosion.

C'est la vue de mon balcon et de ma cuisine. J'en suis pas malheureux!


jeudi 28 mai 2009

Les ruines sont des terrains vagues...

Hubert Robert, maison Notman et ruine d’incendie

...à la seule différence qu’elles sont verticales. Pour un temps! L’appréciation des ruines a connu différentes vogues dans des climats culturels différents. Elle sont les vanités des vanités, une espèce de sablier en pierre, lui-même s’égrenant et une lente déconstruction par l’érosion des éléments.

Il y a ces ruines de l’histoire culturelle appréciées à la Renaissance, aux Lumières ou au Romantisme. À chaque époque un changement de perspective s’opérait. Une des plus intéressante est celle du peintre Hubert Robert, vedutiste et ruiniste, qui a peint le Louvre en ruine: une future possible ruine.

De tout cela le monde végétal se moque éperdument! C’est qu’il y a les ruines de l’histoire naturelle. Ces ruines passent discrètement dans un autre univers. Celui du monde des plantes. N’oublions jamais que nous vivons, même en ville, dans la nature. Nous sommes le substrat sur lequel pousse les végétaux. Peut-être que notre haine du pissenlit et de la flore spontanée est la négation de ce rappel constant: le végétal gagnera toujours...

Il est malheureux que nous ayons perdu l’art de faire des ruines. Nous conservons tout! Les ruines sont pourtant une excellente occasion de voir les végétaux faire des acrobaties. En attendant nous devons nous contenter de petites ruines, malheureusement de courte durée mais néanmoins révélatrices.

La maison Meredith-Notman est tout au sommet de sa valeur patrimoniale et immobilière. Elle ne bouge pas. Elle est trop chère! Gelée entre une historicité conservatrice et une spéculation hésitante. Seul un philanthrope visionnaire serait en mesure de remédier à la situation en nous payant une grandiose (ou presque...) ruine.

On lui érigerait un monument!


mercredi 27 mai 2009

La Corydalis sous la pluie

comme il pleut...


N’allez surtout pas croire que je trouve cette plante plus intéressante qu’une autre...Non ce n’est que pour vous la situer parmi les autres espèces connues de la même famille: les Fumariacées. Ce n’est pas pour partager mon attachement...c’est dans un but informatif!

Maintenant que tout cela est clair, voici: d’abord à gauche (mais j’aurais pu la mettre au centre ou à droite...) La Corydalis toujours verte. Puis au centre une parente indigène, photographiée au Cap Saint-Jacques, Dicentra cucullaria (dicentre à capuchon, dutchman's breeches). Enfin à droite Dicentra formosa, le coeur saignant bien connu, photographié dans un jardin. Je crois que j’ai localisé un spécimen échappé de jardin pour cette dernière. À suivre...

Ainsi alignée on voit la ressemblance des fleurs (les feuillages aussi, même s’il ne sont pas représentés). La Corydalis est un demi-coeur en quelque sorte. Comme il pleut, je préciserais: un coeur brisé! So romantic!


mardi 26 mai 2009

Attrape-plante 3

mon attrape-plante sud avec quelques réfugiées

La renoncule cymbalaire du terrain vague Turcot et la corydalis du coteau de la Caserne se mêlent maintenant à mes plantes arrivées spontanément dans mon attrape-plante. Celui-ci est une véritable réserve de biodiversité urbaine en miniature.

Je tacherai donc de les garder, bien que ce ne soit pas très prometteur pour la renoncule qui aime les milieux salés...

Et ce microcosme connait les mêmes processus que tout milieu urbain. Il y deux ans un individu de Bidens frondosa (bident feuillu, devil’s beggarticks, p.108) est apparu. La graine avait probablement été amenée par un écureuil. Avec ses deux crochets la graine est adaptée à la dissémination par la fourrure des animaux. Et les vêtements des humains. Cette année-là l’espèce était extraordinairement présente partout dans le quartier. Son statut d’apophyte ne fait pas de doute. Curieusement l'année suivante sa fréquence a diminué selon un cycle inconnu.

Depuis, ce printemps, c’est environ 200 graines qui ont germé! Mon attrape-plante souffre de l’envahissement d’une espèce prolifique!

S’il était plus grand ou si j’en avais un autre j’aurais laissé aller les choses. Question de voir si cette plante pouvait arriver à dominer les potentilles, le Medicago lupulina (p.201) les quelques Poacées et Astéracées etc. Mais comme je dois à l’occasion y planter des spécimens à étudier je dois contrôler un peu...faire de la place...

Dommage, je n’aurai pas la réponse à cette petite question sur mon petit balcon.


lundi 25 mai 2009

Le coteau de la Caserne 5

Corydalis sempervirens vs. weed-eater

Il y a quelques semaines au coteau de la Caserne, j’avais remarqué cette plante inconnue dans le paillis au pied des arbres plantés l’année passée. Le feuillage me rappelait celui d’une Dicentra indigène (“coeur saignant”). J’avais pris quelques photos et un spécimen que j’ai cultivé. La prudence était de mise, je me suis fait “voler” plus d’une espèce lors de la recherche pour mon livre. La tondeuse et les “weeds-eaters” ne sont jamais loin! Et mille autres accidents sont possibles en milieu urbain.

Y retournant ensuite je constatai que “l’entretien” avait été fait et que les quelques individus de l’espèce mystère étaient décapités! Le spécimen heureusement pris à la première occasion est en fleur maintenant et je l’ai donc identifié.

La plante est glauque avec des feuilles très découpées d’un beau vert-bleuté. Les pétioles et la tige sont rosés. Les fleurs sont magnifiques et toute une surprise. C’est bien la première fois que je vois cette plante en milieu urbain. Son introduction est probablement due au paillis qui viendrait d’une pépinière en dehors de la ville. Un accident intéressant. Portez toujours attention aux arbres récemment plantés! (Il y d’autres spécimens inconnus que je suis de près...)

Il s’agit donc de Corydalis sempervirens (d’après Flora of North America) ou de son synonyme Capnoides sempervirens (d’après Flora Quebeca). La corydale toujours verte (pink and yellow corydalis) est une indigène bisannuelle ou annuelle répartie à travers le Canada et aux États-Unis. Et elle est intéressante à plus d’un titre.

Comme elle est adaptée aux terrains perturbés elle est peut-être une plante apophyte : une plante indigène capable de s’adapter au milieu anthropique. En forêt elle se comporte à la façon de Chamerion angustifolium (épilobe à feuilles étroites, fireweed, p. 229) les deux espèces ont des graines pouvant dormir des décennies dans le sol et germer suite à un incendie. On a trouvé des graines de la Corydalis de 80 ans encore viables!

C’est une de ces plantes myrmécochores: la dissémination des graines est assurée par des fourmis. Les graines noires ont un espèce de bourrelet nutritif blanc (un caroncule). Les fourmis apportent la graine dans leur nid, s’en nourrissent et délaissent la graine. Notez que la pollinisation aussi est le fait des fourmis.

Après avoir éliminé toutes les “mauvaises herbes” au pied du Mont Royal dans un projet de renaturalisation (conçu simplement comme la plantation de quelques espèces d’arbres et arbustes indigènes) on élimine pourtant cette plante indigène!

La misère d’être petite!




Vouloir du vert. Et de la couleur!

synthétique ou photosynthétique?

L’Astro-Turf, le gazon artificiel, est vert. Il pourrait bien être jaune ou noir ou bleu ciel. Je n’ai pas recherché la chose mais ça doit bien se trouver. Peut-être même qu’un industriel particulièrement inventif a-t-il pensé à incorporer dans la fibre verte quelques pissenlits bien jaunes... en synthétique. Et il est certain qu’en quelque part une Direction de la santé publique étudiera l’effet d’une couleur donnée de tapis et de la plus-value du jaune-pissenlit sur le déficit d’attention des pré-adolescents.

Mais qu’en est-il de cette pratique culturelle d’utiliser des plantes artificielles et des fleurs en plastique? Au travail dans les bureaux, dans les espaces commerciaux, dans la maison et devant, sur le trottoir. Curieusement beaucoup de “plastiques” sont fait avec du pétrole (étymologie: petro, pierre, olium, huile, donc huile de pierre). Et le pétrole est d’origine biologique: ce sont les restes du zooplancton, des algues et des plantes. C’est de l’organique travaillé par le géologique et le temps.

Avec la fabrication de plantes artificielles un retour organique étonnant a lieu. On fait aujourd’hui des plantes en plasti avec des plantes du passé géologique. On fait aussi des engrais et des pesticides avec le pétrole, les plantes retournant encore aux plantes. Le monde végétal est plastique et fournit d’autres matériaux comme le caoutchouc fait à partir du latex de certaines espèces ou d’autres plastiques fait avec la cellulose des plantes.

Les mannequins de plantes sont des annonces permanentes et sans soins. On les met en plein soleil dans les vitrines comme un signe de communication universel: “Venez, entrez dans notre Eden”. Pour les primates que nous sommes, originant des arbres, cherchant le rouge ou le jaune d’un fruit c’est peut-être minimalement efficace. Ça en dit aussi beaucoup sur ce que pense de nous le commerçant qui met cet appât dans sa vitrine.

Un très curieux cycle du synthétique simulant le photosynthétique.




dimanche 24 mai 2009

Stabat Arbor 2

 

immobilier urbain

samedi 23 mai 2009

Stabat Arbor 1

 

boulevard Saint-Laurent près de Sherbrooke



In Memoriam: écarter le spectacle

politique de l'arbre selon les besoins


Je suis allé voir le quartier des spectacles. En fait très exactement je suis allé voir le petit parc disparu. Et, surtout, les troncs des 67 pommetiers abattus. J’ai eu souvent l’occasion de voir ce spectacle sans fracas de la mi-mai des pommetiers en fleurs. Maintenant il faut bien admettre que leur présence là tout ce temps était un accident de parcours.

C’est qu’on avait pas encore trouvé l’infrastructure, l’installation, le moteur, le machin quoi. Et le machin c’est une politique de développement qui l’emporte sur autre pourtant bien déclamée. “L’arbre montréalais n’est pas une simple pièce de mobilier urbain. Il est un être vivant à respecter et dont il faut prendre soin”. Bronwyn Chester a eu son mot là-dessus ici.

La politique de l’arbre de la Ville de Montréal est une tronçonneuse qui a écarté le spectacle pour le quartier des spectacles.

Cela en rappel de la communication suivante:

Arbres et humains : même destin!
Une conférence de Christian Messier

Christian Messier est professeur au Département des sciences biologiques de l'UQAM et directeur du Centre d'étude sur la forêt.

Les arbres ne vivent pas des jours heureux sur terre : près de 8 000 espèces sont menacées, la moitié des forêts ont été détruites et celles qui restent sont de plus en plus «artificielles». Et pourtant, la vie de trois quart de toutes les espèces, dont la nôtre, dépend de ce végétal à la fois habitat, garde-manger, matériau, médicament, capteur de carbone, climatiseur, filtreur de radicaux libres et bien d’autres choses encore. De quoi réfléchir à l’impact de notre comportement envers lui!

Jeudi 28 mai 2009, 19 h

Adultes : 6 $
Étudiants et aînés : 2 $
RÉSERVATION : http://www.coeurdessciences.uqam.ca/


vendredi 22 mai 2009

Flore de la falaise Saint-Jacques 3

dans le boisé de la falaise

Le message précédent présentait les observations faites au terrain vague au pied de la falaise. Maintenant quelques notes sur la visite de celle-ci.

Sur la photo: La sanguinaire du Canada a quelques thalles bien développées dans le boisé de la falaise. Ces plantes fleurissent et un petit groupe examiné portait 5 fruits. Les thalles aperçues sont toutes dans la même section de la forêt.

Un aubépine ou cenellier (Crataegus sp.) non-identifiée. Elle ne portait pas de fleurs et comme le genre comprend de nombreuses espèces très similaires, difficiles à identifier, je ne me prononce pas sur l’espèce!

Le Lysimachia nummularia (lysimaque nummulaire, creeping jenny) est une plante des jardins qui s’est échappée un peu partout en Amérique du nord. Elle se reproduit végétativement (elle semble fleurir rarement) et se comporte ici en véritable couvre-sol des jardins. La colonie trouvée hier tapissait plusieurs mètres carrés, excluant toute autre espèce. Charles et moi étions certains de bien connaître la plante, de l’avoir vue souvent, mais ne parvenions pas à l’identifier...oui on l’a vu souvent...dans des jardins!

Aussi en grandes colonies, en bouton sans aucune fleur ouverte encore, dans le bas de la falaise sur le côté de ce qui semble un ancien ruisseau: Anemone canadensis (anémone du Canada, canadian anemone). D’autres importantes colonies ont été aperçues.

Nous avions remarqué un orme dans le terrain vague que l’on retrouve aussi dans la falaise. Charles m’en montra un bout d’écorce liégeux de texture: c’est bien l’orme liège (Ulmus thomasii, rock elm, cork elm). Ayant pris sur le terrain vague Turcot quelques fruits poilus (des samares) et une feuille nous savons qu’il s’agit bien de cette espèce. C’est un arbre sur la liste des espèces menacées au Québec. Il est connu qu’il soit présent dans des milieux urbains et comme son frère l’orme d’Amérique, les adultes sont affectés par la maladie hollandaise de l’orme.

Il semble qu’une idée comme celle de la réserve de biodiversité urbaine (REBU) pour la falaise Saint-Jacques ne soit pas si...dans le champs...Une espèce protégée (l’orme liège), une curiosité biogéographique (la renoncule cymbalaire) et un sol couvert de bermudiennes en fleur! La valeur de l’endroit se révèle peu à peu...

Je mettrai à jour la liste des plantes sous peu et je vous en préviendrai.


Flore de la falaise Saint-Jacques 2

une surprise qui vient de loin: la renoncule cymbalaire

Deuxième visite à la falaise cette année, en compagnie du ruisseaulogue Charles L’Heureux. L’idée était d’examiner la nature des quelques ravins qui dévalent la falaise. Est-ce que ce sont des ruisseaux aujourd’hui asséchés? Y a-t-il des plantes ou des arbres associés à ces ravins? Nous devions aussi examiner le terrain vague de la gare de triage Turcot et le fossé qui le traverse, plus ou moins en parallèle entre les voies ferrées et la falaise. Le méandre sous le viaduc Angrignon pourrait suggérer un vestige de la rivière Saint-Pierre.

D’intéressantes observations ont été faites mais l’excursion fût écourtée quelque peu et il faudra y retourner. Les travaux à l’échangeur Turcot commence et le Ministère des transports est en période de “sensibilisation” des citoyens qui visitent les lieux. Des agents de sécurité à leur emploi nous interdisant malheureusement l’accès au terrain vague. Aucun travaux n’étant pourtant visible! Peu importe...devant la menace d’un “911” à la police, des palabres interminables et d’un dossier...nous avons préféré nous en tenir à l’exploration de la falaise proprement dite.

Voici donc quelques nouvelles espèces remarquées lors de l’excursion (la liste déjà publiée ici sera mise à jour bientôt).

Au terrain vague d'abord, photo ci-haut (de gauche à droite). C’était un véritable festival de la bermudienne! Je savais la plante bien capable de coloniser des habitats perturbés et des pelouses entretenues mais là on s’est régalé: tout le sol presque nu prenait ici et là une teinte bleutée.

Une nouvelle espèce de renoncule (pour moi et pour l’endroit) dans un filet d’eau en marge du fossé: Ranunculus cymbalaria (renoncule cymbalaire, seaside crowfoot). C’est une plante de l’estuaire du Saint-Laurent et des rivages maritimes. Anticosti, Îles-de-la-Madeleine, Côte-Nord, etc. D’après la carte de répartition pour cette espèce à Environnement Canada on ne trouve pas cette plante au sud de la région de Québec. Marie-Victorin la mentionne toutefois près de sources d’eau salée à Varennes. Je crois que ces sources sont disparues depuis longtemps et de l’avoir trouvé à la gare Turcot et certainement intéressant.

La belle Argentina anserina (syn. Potentilla anserina, potentille ansérine, silverweed), comme les fraisiers elle se propage par des stolons. C’est une plante d’origine européenne.

De jeunes ormes lièges (Ulmus thomasii, rock elm) et Lathyrus latifolius (gesse à feuilles larges, perrenial pea, p.199) en bonnes colonies s'ajoutent à la liste.

Prochain message: les nouvelles espèces sur la falaise.


jeudi 21 mai 2009

La biodiversité du Champ des Possibles




Les terrains vagues ne servent à rien



Il faut faire un petit effort, ralentir, regarder avec attention et à l’occasion se pencher. On se rend compte alors que ça vit dans le champs. Une vie pas toujours facile à saisir et à apprécier. Cette biodiversité a sa propre dynamique écologique. Elle n’est pas là (à priori) pour nous faire plaisir et elle est occupée...


La déconsidération de la biodiversité urbaine reposent entre autre sur une sévère distinction entre des espèces dites indigènes et les autres: les exotiques, les étrangères. Curieux jugement quand on connait notre rôle dans la présence de toutes ces espèces des autres continents. Comme si détourner le regard nous soulageait d’une culpabilité.


Pourtant voilà où nous en sommes. Il s’agit d’une nature avec sa biodiversité et ses milieux que nous avons en bonne partie déterminés. Et que serait le milieu urbain si n’avions toutes ces espèces autour de nous? Assez ennuyante... et peu productive.


Les insectes utilisent les végétaux de mille façons. À gauche ces drôles d’insectes suceurs jouent à saute-mouton. Au centre c’est une abeille qui a passé la nuit dans ce capitule de laiteron: l’intérieur d’une fleur a une fraction de degré plus chaud que l’air ambiant. Pour l’abeille c’est un abri essentiel (et un agréable déjeuner au réveil...). La coccinelle est à la chasse aux pucerons. Pour elle les plantes sont un terrain de chasse.


Ces curieux insectes indigènes, Campylenchia latipes, sont du même groupe que les cigales et les punaises. On les nomme aussi cigale bossue (treehopper ou thorn bug) sur une tige d’aster lancéolé indigène (Symphyotrichum lanceolatum, white panicle aster, p.134). De loin on croit vraiment avoir affaire à une épine comme le nom anglais le suggère.


Au centre une abeille indigène (probablement Melissodes communi, long-horned bee ou digger) sur un laiteron exotique (Sonchus sp., sow-thistle, p.131-132). Ces abeilles sont des spécialistes de la famille de la marguerite (les Astéracées) et beaucoup d’espèces dépendent d’elles pour leur pollinisation. Ce sont des abeilles surtout solitaires qui creusent des tunnels dans le sol pour faire un nid. Au sens large il y a plus de 300 espèces d’abeilles au Québec.


À droite la coccinelle asiatique (Harmonia axyridis, asian lady beetle), une exotique donc, sur un autre laiteron, exotique lui aussi. Les coccinelles ont habituellement une couleur et un motif de points spécifiques. Pas celle-ci, elle a au moins une centaine de combinaisons différentes. Elle est présente au Québec depuis une quinzaine d’années, arrivant des États-Unis où on l’a introduit volontairement pour contrôler les pucerons dans les vergers. Elle travaille maintenant au noir dans les terrains vagues...


Vous ai-je dit que cela se passe au Champ des Possibles? Les terrains vagues sont vraiment sans aucun intérêt.




mercredi 20 mai 2009

Le Champ des Possibles: une réserve de biodiversité urbaine?



Robert Schaefer, The Internet Bird Colection




Le chant déclamatoire du carouge à épaulettes (Agelaius phoeniceus, red-winged blackbird) me tire irrémédiablement vers mon enfance. Si une hirondelle ne fait pas le printemps, ce chant est l’affirmation de l’emprise de la saison: tout le monde debout! Ya du boulot! Le chant est tellement reconnaissable et emblématique que tout le monde le reconnait. Tout le monde?


Je visite avec assiduité le Maguire-Roerich  (c’est le nom que je donnais à ce terrain vague qui se nomme Champ des Possibles maintenant) et hier c’est avec ce chant que j’ai été accueilli. Rien ne donne plus de présence à un lieu et à la personne qui s’y trouve. Ça situe!


L’oiseau est associé aux milieux humides (où il niche) et au champs des milieux secs (où il niche aussi). Il se nourrit de graines, de petits fruits et d’insectes. Ce n’est pas un régulier du Maguire-Roerich et peut-être que ce mâle ne faisait qu’une inspection des lieux. Est-il satisfait?


J’ai écrit il y quelques jours sur cette idée de réserve de biodiversité urbaine (REBU) en parlant de la falaise Saint-Jacques et des grands espaces à son pied. Cette falaise n’est qu’un terrain vague plus ou moins aménagé. On lui donne une certaine importance et on le nomme “écoterritoire” en partie à cause de l’intérêt “paysager” de sa morphologie et en partie parce que c’est un endroit sans potentiel fiscal.


Cela ne contredit pas l’idée de préserver cet espace. Ce sont des raisons pour étendre le concept au terrain vague Maguire-Roerich. Bien sûr ce dernier est plat et sans intérêt paysager de la perspective anthropocentriste esthétique. Le romantisme des autorités préfère des “falaises”. Il est toutefois jugé intéressant par les résidents du quartier, une centaine d’espèces de végétaux, quelques insectes, des petits mammifères (et d’autres pas si petits) et le carouge qui vient voir si le dossier avance...


Les espaces nécessaires à la biodiversité urbaine seront-ils choisis selon l’école esthétique ou le marché immobilier? Ou seront-ils choisi par l’usage des résidents (humains et autres...) et des critères d'écologie urbaine?


Comme dit le carouge: Ya du boulot!



mardi 19 mai 2009

Sur la plus haute branche...



Depuis mon bureau, travaillant à l’ordinateur, du coin de l’oeil...mais c’est de la visite! C’est sur une vigne vierge (Parthenocissus quinquefolia) qui pousse autour (et devant!) ma fenêtre que s’est posé le nouveau visiteur (à gauche). Il y a deux ans c’était un chardonneret jaune.

Les photos sont pas terribles, je sais! Prises rapidement à travers quelques épaisseurs de verre pas très propres...je devrais les laver. Je devrais surtout installer une webcam. Qui sait ce que je manque chez moi quand je botanise dans les terrains vagues...

Je compte sur Rachelle pour l'identification!

lundi 18 mai 2009

Les terrains vagues sont dangeureux


 

 Cet après-midi au Champ des Possibles 


L’artiste Emily Rose-Michaud a été interpellée par la police dimanche. C’est une femme dangeureuse. Elle a réuni des gens du quartier Mile-End et après plusieurs corvées d’enlèvements des ordures, d’entretien et de plantation (même des tailles des arbres fruitiers!) tous avaient espoir d’avancer le dossier du Maguire-Roerich.


Le Canadien-Pacifique doit céder le terrain à la ville et celle-ci a des projets immobilier pour le grand terrain vague. C’est un très rare espace vert dans ce quartier et les résidents y sont attachés. Ils cherchent à le conserver. Je suis moi aussi attaché à cet endroit et j’ai été témoin des usages variés et constants qu’en font les résidents.


Un ilôt de biodiversité important, un lieu de détente, le lieu du projet artistique d’Emily et de bien d’autres.


À l’occasion lumineuse de son interpellation, on apprend que les résidents d’un quartier peuvent entretenir un terrain vague en y ramassant les ordures qui s’y trouvent. Mais il n’ont pas le droit d’y planter des fleurs ou d’y faire un petit aménagement. Il y a des limites à l’attachement!


Pour ma part le garage municipal qui y sera construit se trouvera exactement à la station de la verveine prostrée. Il pourrait bien s’agir du seul endroit où on trouve cette plante à Montréal.


Si la volonté, la détermination et l’implication constante des gens du quartier sont insuffisants pour faire reculer la ville, j’imagine qu’une mauvaise herbe n’aura pas beaucoup d’influence...


Lisez ici l’opinion bien sentie d’un citoyen

Et visitez ici le blog d’Emily




Le coteau de la Caserne 4

 
pas d'obèse dans les mauvaises herbes


 
vue de près, la biodiversité du coteau


 
aménagement richement gratuit


Entendu ce matin à la radio on se payait la tête des personnes qui font installer du gazon synthétique sur leur terrain. Pourtant il ne s’agit là que de l’aboutissement d’une culture gazonnière (la pelousistique) portée vers l’idéal et parfait vert. Ce qui est risible chez l’un devrait être risible chez l’autre. Et l’autre, c’est nous!

J’ai remarqué déjà cette déplorable habitude de rayer la biodiversité d’un lieu en arrachant tout ce qui y pousse puis en recouvrant d’une parfaite monoculture de graminée courte...Il n’y a vraiment qu’une question de degré pour distinguer cela des tapis de gazon synthétique. À quand nos espaces publiques recouverts de ”fibres de polyéthylène ou de polypropylène avec des granulats de caoutchouc fabriqués à partir de pneus recyclés (SBRr) ou un mélange de granulats SBRr et de sable”?

D’après la Direction de la santé publique:
“Les terrains en gazon synthétique offrent de nombreux avantages comparativement au gazon naturel pour la pratique des sports d’équipe extérieurs. Ils sont plus résistants, plus faciles et moins coûteux à entretenir. Ils n’ont pas besoin d’arrosage ni d’engrais ou de pesticides comme le gazon naturel. Ils sont toujours en bon état et leur surface absorbante aide à prévenir les blessures chez les joueurs. Les terrains en gazon synthétique permettent ainsi un plus grand nombre d’heures d’utilisation sur des revêtements de bonne qualité. Ils constituent donc un atout pour lutter contre l’obésité et favoriser la pratique régulière d’activités physiques chez les jeunes”.

Le “vert”, même synthétique, est une bonne chose. Le “vert” est bon pour l’environnement et il aide à lutter contre l’obésité...

Qu’en était-il de la biodiversité du coteau de la Caserne? les photos d’hier n’étaient que des vues d’ensemble. Aujourd’hui je vous montre le coteau d’un peu plus près.

Aménager ne ménage pas la biodiversité.


dimanche 17 mai 2009

Le coteau de la Caserne 3

 
vous en aurez pour votre argent!


 
le coteau venu d'on ne sait où?


 
le coteau enfin rectifié (et on voit la caserne!)


Je vous parle à nouveau de ce coteau de la Caserne. J’ai été témoin de son arrivée (d’on ne sait où?) et de sa disparition. Deux étés je l’ai visité puis un jour cette annonce grand format est apparue. Je savais bien que ses jours étaient comptés. Ils vont tout raser! Ce fût un choc, mais un choc un peu amusé, quand même! Je lis bien: 6 millions? C’est pour tout le travail de réfection de l’intersection ou...pour l’aménagement des espaces verts...Je suis pas certain. Quoiqu’il en soit au juste du coût exact de l’aménagement, ce me semble une entreprise dérisoire! Et un peu chère pour s’appauvrir autant...

Regardez un peu ce qu’il y avait à “réaménager”, voyez “l’espace vert” qu’on en a fait. Surface verte serait une meilleure expression! La taraxophobie (un autre de mes néologismes pour: la peur du pissenlit) me semble avoir atteint le sommet ici. On discoure sur la conservation de la biodiversité. Et ensuite? On rase tout et on déroule le tapis vert...Est-ce 6 million pour tout le travail ou seulement pour cet entreprise de correction végétale des lieux?

Des douces pentes vertes bien façonnées. Comme s’il en manquait pas à côté. Et en face...en fait un peu partout! Il y a encore ce goût gazonnier d’une autre époque. Sur les plans et les présentations Power Point du projet ce devait faire joli: plein de vert! Et du vert, on aime ça!

Je n’ai rien contre le vert...ces belles ondulations vertes, ce doit être joli quand on passe en voiture sur avenue du Parc! On sort du centre-ville et Pouf! c’est vert! On est bien en voiture quand on voit du vert partout. Du vert lisse...et régulier

Après les lunettes roses, les lunettes vertes!


Le service de cartographie

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Flora Urbana a produit quelques cartes localisant les milieux et des plantes discutées. Les liens vers ces “Google Maps” sont souvent inclus dans les messages-mêmes. Mais afin d’éviter de répéter ces liens à chaque nouveau message traitant du même sujet, des liens seront disponibles de façon permanente dans la colonne de droite.

Cliquer sur un de ces ces liens ouvre une fenêtre Google Maps et vous aurez alors tout le loisir de déterminer avec les outils et modes d’affichages fournis la meilleure façon de vous rendre à l’endroit discuté. De mon côté j'enrichirai ces cartes avec des photos prises sur les lieux et autres informations.

Ainsi nous pourrons tous aller perdre notre temps sans nous perdre!


vendredi 15 mai 2009

La Grande Molène (suite)

Les molènes de Caravaggio

Continuons cette présentation d’une plante inintéressante. Les genres botaniques Verbascum et Verbena (les verveines) partagent la même étymologie: ils viennent de la racine qui signifie “verge”. Quant à l'épithète thapsus, il provient de l’une des deux villes de l’antiquité portant ce nom. Le nom commun de molène, lui, vient du latin mollis, mou. L’anglais mullein en dérive. Les grandes feuilles sont en effet souples, molles et très velues.

La plante est bien connue depuis l’Antiquité. On trempait ses grandes inflorescences dans l’huile pour en faire des torches. Plus tard on se servait des poils de la plante pour en faire des mèches à chandelle. Pas besoin d’être intéressante pour être utile!

Quant aux usages médicinaux, à l'aide de votre moteur de recherche préféré vous en trouverez une bonne vingtaine (maux de têtes, crampes, brûlures, fièvres, pieds froids...). Les usages médicinaux des plantes me laissent souvent perplexe: ainsi la molène serait un émollient. C’est à dire “ayant pour propriétés d'amollir et de détendre les tissus de l'organisme”. Les vertus médicinales sont-elles déterminées par euphonisme ou par l’étymologie? Une doctrine des “écritures”?

La réalité des vertus médicinales des plantes ne fait aucun doute. Mais je me dois de remarquer que la combinaison mathématique des très nombreux usages (souvent contradictoires) d’une même plante et de la nature de véritable “usine à produits chimiques” que sont les végétaux doit assurément produire au moins un effet (bénéfique, espérons) vérifiable! Statistiquement c’est certain!

Je suis toujours étonné et je ne sais pas toujours que répondre aux questions des gens sur les vertus médicinales de telle ou telle plante. Il y a, me semble-t-il, bien d’autres façons d’étudier ou d’apprécier les plantes. Que répondriez-vous lors d’un rendez-vous d’observation des oiseaux si quelqu’un vous demandait “Comment cuisine-t-on cette mésange?” Peut-on regarder les végétaux autrement que comme ressource alimentaire ou de santé?

Caravaggio, (1571–1610) le dangeureux peintre baroque, me suggère une place pour la molène dans les cultures humaines qui lui (et me) convient parfaitement. Il a peint plusieurs versions de Saint-Jean-Baptiste. Au bas des deux tableaux ci-haut on trouve justement la molène. Elle s’y trouve pour ses propres facultés biologiques. La plante en elle-même. C’est sa morphologie et son mode de croissance (son histoire naturelle, disait-on) et le fait qu’elle soit si remarquablement géante et vigoureuse, dressée comme un cierge, qui l’a d’abord fait remarquer par les humains. Molle...puis...

L’ambiguité habituelle du peintre lui fait choisir un bélier plutôt que l’agneau sacrificiel pour symboliser le Christ. Que vient faire la molène dans ces tableaux? Peut-être un symbole de la résurrection? La plante est bisannuelle et après avoir poussé tout l’été elle passe l’hiver sous la forme d’une grosse rosette de feuilles velues. Ce n’est que l’été suivant qu’elle fleurira, une véritable résurrection après l’hiver. Comme symbole facilement compréhensible du Christ, c’est assez bien trouvé, la plante étant connu de tous pour son impudent spectacle.


Deux à l’ombre, une au soleil

Sur les trottoirs, au pied des murs

J’allais visiter mon coteau de la Caserne et j’ai fait le détour pour voir si Erigeron philadelphicus (p.119) était en fleur. Il l’est! Puis au pied de la muraille de l’Hotel-Dieu l’oxalide d’Europe (Oxalis stricta, european wood-sorrel, p.235) faisait le plein de soleil. La lépidie rudérale (Lepidium ruderale, roadside pepperweed, p.161) fait partie de ces discrètes Brassicacées. Ces rudérales s’établissent à certains endroits rudes en véritables extrêmophiles (les trottoirs souvent). Elles s’y maintiennent par des adaptations comme l’autogamie et une petite taille qui lui évitent l’attention: quand on désherbe (on appelle cela de l’entretien) on ne les voit pas. Le feuillage est pourtant magnifique et mérite toujours l’examen attentif. Avec une loupe! Il compense amplement les fleurs minuscules au point qu’il est impossible de les photographier!


Attrape-plante Inc.



le modèle automatique de l'attrape-plante

Le conglomérat Flora Urbana est en croissance rapide. Le lectorat fidèle et le membership privilégié augmentent et cela me réjouis. On écrit peut-être un peu dans l’espoir d’être lu? Vous me lisez, merci!

Une division du conglomérat tentaculaire (disons rhizomatique...) est responsable de l’invention brevetée “Attrape-plante” (“Plant-Catcher”). Publicisée il y a à peine quelques semaines le produit miracle se voit maintenant un peu partout dans la fière Ville de Montréal. Un succès complet! L’attention internationale est telle que l’administration a profité de cette visibilité pour lancer son BIXI, le nouveau vélo en libre-service à Montréal. Nous leur souhaitons un succès aussi grand que celui de Flora Urbana!

En attendant les nouvelles (avec photos) de mes nombreux correspondants ici et à l’étranger voici donc un exemple d'Attrape-plante (modèle automatique...) photographié à l’instant.

Membres privilégiés envoyez-moi vos photos! Mon adresse: latour”séparateur entre le nom d'utilisateur et le nom de domaine”cooptel.qc.ca vous devriez être en mesure de décoder ce qui précède!

À vos caméras!




Flore de la falaise Saint-Jacques

Une grande colonie de Equisetum
 

Chélidoine, herbe à puce et vigne des rivages


Alliaire, latex d'apocynin, qu'est-ce un écoterritoire?



Aussi tôt dans la saison, alors que le feuillage des arbres n’est pas complètement déployé, l’exploration offre une autre perspective. Je n’ai pas eu le temps de visiter le sanguinaires observées l’année dernière et j’ai peut-être manqué les quelques plantes printanières qui se trouvent à la falaise. Les colonies d’alliaire officinale en fleur abondent à l’orée du boisé sur le chemin Pullman ou dans les ouvertures de la forêt. Les autres plantes ne sont pas en fleurs et certaines commencent à peine leur développement. L’identification n’est pas toujours possible.Voici une liste partielle de ce que j’ai observé:


Alliaria petiolata, alliaire officinale, garlic mustard, p.152
Anthriscus sylvestris, anthrisque des bois, wild chervil, p.93
Apocynum sp., apocyn, dog-bane, p.97
Aster sp.
Arctium sp.
Calystegia sepium, liseron des haies, hedge false bindweed, p.183
Campanula rapunculoides, campanule fausse-raiponce, garden bluebell
Carex sp.
Carex sp.
Chelidonium majus, grande chélidoine, greater celandine, p.236
Echinops sphaerocephalus, oursin à têtes rondes, great globe-thistle, p.117
Epipactis helleborine, épipactis petit-héllébore, broadleaf helleborine, p.234
Equisetum sp., prêle, horsetail
Erigeron philadelphicus, érigéron de Philadelphie, Philadelphis fliebane, p.
Hemerocallis fulva, hémérocalle fauve, orange daylily
Humulus lupulus, houblon commun, common hop, p.167
Hypericum perforatum, millepertuis commun, St.-John’s-wort, p.211
Fragaria sp., fraisier, stawberry
Fallopia japonica, renouée du Japon, japanese knotweed
Impatiens parviflora, impatiente à petites fleurs, small balsam, p.145
Lactuca sp.
Leonurus cardiaca, agripaume cardiaque, motherwort, p.217
Lithospermum officinale, grémil officinal, common gromwell, p.150
Parthenocissus quinquefolia, vigne vierge à cinq folioles, Virginia creeper, p.283
Pastinaca sativa, panais sauvage, wild parsnip, p.96
Phragmites australis, roseau commun, common reed
Rubus idaeus, framboisier sauvage, red raspberry
Rubus sp.
Rumex crispus, patience crépue, curly dock, p.249
Sanguinaria canadensis, sanguinaire du Canada, bloodroot
Solanum dulcamara, morelle douce-amère, climbing nightshade, p. 268
Symphyotrichum cordifolium, aster à feuilles cordées, heartleaf aster, p.133
Tanacetum vulgare, tanaisie vulgaire, commom tansy, p. 135
Taraxacum officinale, pissenlit officinal, common dandelion, p.136
Toxicodendron radicans, herbe à puce, poison ivy, p.92
Tussilago farfara, tussilage pas-d’âne, coltsfoot, p.
Valeriana officinalis, valériane officinale, p.
Verbena urticifolia, vervaine à feuilles d’orties, white vervain, p.281
Vitis riparia, vigne des rivages, riverbank grape


Il y a évidemment de nombreuses autres espèces végétales à la falaise. D’autre part c’est à son pied et de part et d’autre du chemin Pullman que la plus grande diversité se trouve. Cet habitat ouvert a de nombreuses anthropophytes, échappées de culture, etc. En milieu urbain les habitats ouverts recèlent bien plus d’espèces que les rares vestiges de forêt.

L’endroit a une flore mélangée, issue des différents usages (et abus...) qu’a connu la falaise. Si les peupliers sont une plantation par la ville dans les années 80 je ne sais que penser de la présence de la sanguinaire par exemple. S’agit-t-il d’une présence vestigielle de la forêt d’origine? Les documents que j’ai vu jusqu’à maintenant montre une falaise presqu’entièrement dénudée, avec de rares arbres. Les ravins encore présents avaient autrefois des ruisseaux et sont peut-être encore porteurs d’une flore vestigielle (“naturelle”).

Quelques plantes sont en effet indicatrices de milieu humide. Il serait assez intéressant de les étudier et d’en faire la localisation et l’inventaire. Le lac à la Loutre et les ruisseaux d’autrefois ont peut-être laissé quelques vestiges. La vigne des rivages, les prêles et les saules noirs sont peut-être présents depuis bien longtemps...


jeudi 14 mai 2009

À l’aise à la falaise?

Vue prise de l'extrémité ouest vers le centre-ville


fraisier, pommier et chèvrefeuille


Je suis allé pour une autre visite à la falaise Saint-Jacques. Je n’avais jamais visité l’endroit au printemps. Tôt le matin, la faune ailée est grouillante et bruyante. La circulation automobile sur le chemin Pullman est assez intense. Il fait beau et je veux avoir une meilleure idée de la flore de cet “écoterritoire”. Je vous présente quelques notes brèves et vous préviens que je n’ai pas eu encore le temps d’identifier toutes les espèces rencontrées.

J’ai commencé cette visite à la pointe ouest, selon mon habitude. Sur le terrain vague le long de la rue Sainte-Anne de Bellevue un petit peuplement de fraisiers et des bermudiennes qui seront ouvertes demain. Dommage!

J’ai porté une certaine attention aux arbres. Ayant l’habitude de regarder au sol c’est pour moi un effort! J’ai une imparfaite familiarité avec les grands végétaux, mais voici quand même une liste des arbres et arbustes:

Ulmus americana, orme d’amérique, white elm
Acer negundo, érable à Giguère, Manitoba maple (p.86)
Prunus pensylvanica, cerisier de Virginie, red choke berry (p.257)
Populus deltoides, peuplier deltoïde, eastern cottonwood (p.259)
Populus tremuloides, peuplier faux-tremble, quaking aspen
Rhamnus cathartica, nerprun cathartique, common buckthorn
Cornus sp., cornouiller, dogwood
Fabacée sp.
Rhus typhina, sumac vinaigrier, staghorn sumac (p.91)
Salix nigra (?), saule noir, black willow
Lonicera tatarica, chèvrefeuille de Tartarie, tatarian honeysuckle
Elaeagnus angustifolia, olivier de Bohême, russian-olive (p.192)
Malus baccata (?) pommier de Sibérie, siberian crabapple


La forêt ne permet pas une marche facile. C’est escarpé et rocheux, plein de débris de démolition, de pneus, de carrosses d’épicerie, etc. De nombreuses vignes et vignes vierges entremêlées au sol et sur les arbres en font une jungle pas très agréable. Des troncs de toutes tailles, tombés ou coupés, sont partout et rendent assez pénible mon excursion. Des colonies d’herbe à puce invite à la prudence. Au moins il n’y a pas encore de moustiques!


Demain je vous donnerai une liste des plantes vues lors de mes différentes excursions.

mercredi 13 mai 2009

La Grande Molène

Verbascum thapsus (common mullein, p.262)


La molène, la grande molène, n’est pas une plante intéressante. Absolument pas. Pourquoi perdre mon temps et vous ennuyer avec une plante qui pousse n'importe où et même dans le roc. En plus, ça lui prend deux ans pour fleurir. Ses grandes feuilles molasses dorment tout l’hiver sous la neige. Ses graines peuvent dormir des siècles et des siècles. Molasse, velue et paresseuse la grande molène.

Elle est inintéressante depuis fort longtemps. Et les choses inintéressantes reçoivent toutes sortes de noms, dans toutes sortes de langues. Parce qu’elles sont sans intérêts pour bien des gens.

Cierge de Notre-Dame, herbe du Saint Fiacre, Jupiter's staff, flannelplant, fleur de grand chandelier, Aaron's rod, bunny's ears, bonhomme, beggar's blanket, blanc de mai, candlewick, great mullein et lingua 'e voiju, “langue de boeuf” dans l’Italie méridionale.


mardi 12 mai 2009

Sans bouger, la pèlerine

Veronica peregrina

Une belle rencontre à la voie ferrée. Comme un rendez-vous, la véronique voyageuse m’attendais là, en fleur. La plante ne fait que 5 ou 8 cm de haut et n’est pas facile à voir dans le ballast.

Et pour la photographier quelle lente aventure. Au sol il y avait un peu de vent. Mais dans le ciel sans aucun vent, un nuage s’était immobilisé. Comme la véronique il refusait de voyager. À 100 mètres je voyais le contour de l’ombre du nuage et la pleine lumière! Allongé dans le ballast, la caméra en main, c’est une quinzaine de minutes d’attente d’un peu plus de lumière...

Pas grave, c’était une belle rencontre!


La falaise Saint-Jacques 5




Une vidéo Flash trouvée sur Alternative Channel. Fabriquée aux Pays-Bas. Curieusement la plupart des espèces représentées (animales seulement, mammifères surtout) ou leurs équivalentes nord-américaines sont des espèces que l’on trouve vraiment en milieu urbain. Le catastrophisme et la culpabilisation environnementaliste sont bien sûr autorisés. Ce semble être le prix d’une “conscience environnementale”. Mais cela semble ici paradoxalement révéler une toute autre façon de voir la réalité.

Dans notre milieu urbain nous n’avons pas de sangliers mais nous avons des oiseaux de proie, des coyottes et des cerfs de Virginie. Je ne mentionne ici que les grandes espèces “sympatiques”. La diversité animale est en fait bien plus grande. Quant à la biodiversité des végétaux ou des insectes...cela n’intéresse personne!

Le choix du milieu représenté (des chantiers, du désordre, du travail d’hommes, etc.) aurait pu être différent. Est-ce une image représentative du milieu urbain? C’est une variation sur le modèle des blanchons ensanglantés sur la blanche neige de la banquise. Il n’y a donc pas de place entre cette vision de fin du monde et l’aveugle célébration du progrès?

Une vidéo d’actualité: on dirait que cela a été tourné à l’échangeur Turcot! Mon projet de réserve de biodiversité urbaine (REBU) de la falaise Saint-Jacques serait appauvri par les nouvelles voies qu’on fera au sol. La colonisation et la circulation des espèces seront limitées. Il aurait fallu que les voies soient gardées aériennes, au-dessus du virtuel lac à la Loutre (voir les lieux d’exploration dans la colonne de droite).

Pour faire une place à la nature, ne faut-il pas d’abord avoir une représentation plus claire de notre place dans la nature? Ou de constater la place qu’occupe déjà la nature dans le mileu urbain? Des esprits tordus affirment que nous sommes de toute façon déjà dans la nature...


Les fantômes du coteau de la Caserne 1


Je visite souvent le coteau de la Caserne. Le terrain vague temporaire (le temps des travaux de réfection de l’intersection) a été rayé de la carte avec toute la biodiversité qui s’y trouvait. On a nivelé ici, ou fait de belles ondulations du sol avec la grosse machinerie, on a déroulé le beau tapis vert (le gazon en rouleau) et on a corrigé la situation en plantant des arbres et arbustes indigènes. Une topographie de rêve vert.

Les mauvaises herbes, surtout les inintéressantes que sont les étrangères, sont éradiquées. En fait, une flore spontanée n’est plus tolérable. De grands projets doivent avoir une place nette et une flore indigène, nationale.

Ainsi je documente les plantes qui ont été introduites par inadvertance lors de ces plantations “rectificatrices”. Les cuvettes de paillis au pied des arbres sont un habitat singulièrement riche en “introduction”. Ici c’est une petite jolie, la violette ou pensée des champs (Viola arvensis).

Les mauvaise herbes du coteau de la Caserne ont été remplacée par un autre assemblage d’espèces tout aussi mauvaises. Ah! les mauvaises pensées! Elles reviennent toujours nous hanter.

Le coteau avait perdu son nom (temporaire) que je lui avait donné. Il a perdu l’assemblage particulier d’espèces qui s’y était installées. Maintenant je me rends compte qu’il semble revivre, différent mais toujours aussi volontaire.


lundi 11 mai 2009

Patience de l’impatiente




Lors de la Jane’s Walk du 3 mai, j’avais présenté ce plantoir municipal. Un lieu de combat entre les horticulteurs et l’impatiente de balfour (Impatiens balfourii, poor man’s orchid, p.141 ). Ce matin une autre bataille a eu lieu. On a procédé à l’arrachage des centaines de plantules de l’espèce. Évidemment il en reste quelques-uns.

À suivre...